ARKETAL

UNE COMPAGNIE

En 1984, Greta Bruggeman et Sylvie Osman, toutes deux formées à l’Institut International de la Marionnette de Charleville-Mézières, par Margareta Niculescu, Michael Meschke, Henry Jurkowsky et Jan Dvorak, ont fondé la compagnie ARKETAL. En 1990, ARKETAL s’est installé à Cannes.

La compagnie a réalisé 28 créations pour adultes ou enfants, qui associent marionnettistes, acteurs, auteurs, musiciens, scénographes, peintres ou plasticiens. Chaque création est « un voyage qui nous rend plus lucide vis à vis du monde dans lequel on vit ». Les thèmes choisis parlent de l’identité, de la mémoire, de l’exil, de la famille, de la place de l’homme dans le monde.
ARKETAL a créé pour le jeune public : Le conte Chaud et doux des Chaudoudoux de Claude Steiner, L’œil du loup de Daniel Pennac, Debout de Nathalie Papin, L’homme qui plantait des arbres de Jean Giono ; pour adutles : Antigone de Sophocle, Pygmalion de Bernard Shaw, Fernand Léger : Le monde en vaut la peine, Les gens légers de Jean Cagnard, Le Conte d’hiver de Shakespeare, etc… Et a participé à des collaborations : Ramayana, mis en scène par Michael Meschke créé en Thaïlande, en tournée au Japon, Suède, Allemagne, Grèce, Paris; Pourquoi j’ai mangé mon père de Roy Lewis, mis en scène par Yves Borrini, créé au Cameroun et en tournée en Centre Afrique, au Tchad et en France.
Les spectacles ont tourné dans la France entière, dans des théâtres et des festivals à l’étranger : Espagne, Suède, Danemark, Norvège, Grèce, Suisse, Slovaquie, Japon, Thaïlande, Tchad, Cameroun, Israël, Turquie, Tunisie, Liban…
Autour des créations, la compagnie a mis toute son énergie pour partager avec le public les formes imaginaires de son langage esthétique par de nombreuses actions culturelles, expositions, Puppet café,…

La compagnie Arketal était conventionnée avec la ville de Cannes et subventionnée par la DRAC PACA, la région PACA et le Conseil départemental des Alpes-Maritimes.

UN LIEU DE FORMATION ET DE TRANSMISSION : L’ATELIER D’ARKETAL

Parallèlement à ce travail de création et de diffusion, ARKETAL a ouvert en 2002, L’ATELIER D’ARKETAL : un Centre de recherche et de formation autour de la marionnette et des arts plastiques pour les professionnels : marionnettistes, acteurs, plasticiens, scénographes… et non-professionnels – professeurs, éducateurs, animateurs, intervenants artistiques, infirmières, amoureux de la marionnette. L’objectif étant de transmettre des techniques de construction et de jeu mais aussi une mise en commun des savoirs entre les participants, un partage des expériences.

Le rayonnement de L’ATELIER D’ARKETAL s’est intensifié à l’étranger où des formations, expositions et autres actions ont été régulièrement programmées : Espagne, Grèce, Haïti, Liban, Israël, Finlande…

Arketal est intervenue, par ailleurs, dans les formations nationales initiales.

Sylvie Osman a donné, depuis 2003, des ateliers de pratique du jeu à l’ERACM, Ecole Régionale d’Acteurs de Cannes et de Marseille. En 2013 et 2014, elle intervenait à l’Université de Nice Sophia Antipolis, Arts du spectacle – Licence Théâtre. En 2014 et 2015, Greta Bruggeman et Sylvie Osman ont animé un stage de construction et de jeu au Théâtre aux Mains Nues à Paris.

En 2017, elles sont intervenues pour la première fois à l’ESNAM, Ecole Nationale Supérieure des Arts de la Marionnette à Charleville-Mézières.

LES FONDATRICES

GRETA BRUGGEMAN

Scénographe et factrice de marionnettes.

C’est dans un esprit à la fois artistique et artisan qu’elle a étudié, depuis plus de trente ans, l’objet-marionnette, cette  « matière à vivre » fascinante dont la fabrication ne s’improvise pas. Pour elle, la construction est une aventure, un voyage, à travers la matière. La matière parle d’elle-même et impose ses défis techniques. Elle a eu constamment à l’esprit la préoccupation suivante : Comment donner vie à la figure ?
Ses personnages étaient le plus souvent conçus à partir d’un dessin, d’une peinture. Les arts plastiques n’ayant, depuis les débuts, cessé de nourrir ses recherches. De nombreux artistes – peintres, dessinateurs ou sculpteurs – lui ont ainsi apporté un précieux appui esthétique : Théo Tobiasse, Fernand Léger, Marius Rech, Rolf Ball, Martin Jarrie, Mâkhi Xenakis, Wozniak, Frédéric Lanovsky, etc.
Le papier a occupé une place privilégiée dans ses recherches. En s’installant sur la Côte d’Azur, d’autres matières vont l’attirer : les bois flottés, le sable, les pierres, le bambou.
En 2002, elle a créé le centre de formation dédié aux arts de la marionnette,  « L’Atelier d’Arketal » et a donné jusqu’en 2023 des formations en France et à l’étranger (Espagne, Finlande, Grèce, Danemark, Belgique, Haïti, Liban, Turquie…).

SYLVIE OSMAN

Marionnettiste et metteur en scène.

Au départ de son théâtre, il y a eu la nécessité de donner voix et corps aux figures silencieuses. « Debout les morts ! ». Elle est sensible à la langue, à l’écriture révélée par la représentation et l’interprétation des marionnettes et des acteurs.
En 1999, elle a participé à la première rencontre entre auteurs contemporains et compagnies de marionnettistes au CNES, à La Chartreuse de Villeneuve-les-Avignon. Elle y a rencontré Jean Cagnard, Patrick Kermann. Ce fut le début d’un partenariat des auteurs contemporains avec ARKETAL.

Les acteurs prêtent leur souffle et leur voix aux figures inventées. Elle aime la présence partagée de l’acteur et de la marionnette, du vivant et de la matière pour interpréter à la fois le langage écrit et le réinventer en mouvement dans l’espace. Sa recherche artistique s’est engagée chaque jour un peu plus en ce sens.

De 2002 à 2023, elle a poursuivit ses recherches dans les ateliers qu’elle a animés au sein du centre de formation L’Atelier d’Arketal et, de 2003 à 2023, à l’Ecole Régionale d’Acteurs de Cannes et de Marseille (ERACM).

ARKETAL… DE CHARLEVILLE A CANNES

Nous nous sommes rencontrées, en 1981, à l’Institut International de la Marionnette de Charleville-Mézières, alors dirigé par Margareta Niculescu (directrice de l’ESNAM de 1987 à 1998), Michael Meschke (directeur du Marionnetteatern de Stockholm), Henryk Jurkowsky (historien du Théâtre de Marionnette en Pologne) et Jan Dvorak (directeur du Théâtre Drak en République Tchèque).
En 1983, Greta Bruggeman a quitté sa Flandre belge natale, Sylvie Osman la capitale parisienne et ont rejoint François Boulay dans les Alpes-Maritimes pour fonder une compagnie, dans le sud de la France.

Après quatre mois de recherche d’un atelier, de Menton à Marseille, de Manosque à Sospel et 15 000 km au compteur du combi volkswagen, nous avons trouvé un lieu d’accueil à Mougins, où nous avons créé la Compagnie Arketal en 1984. A peine installées à Mougins, un appel de Michael Meschke, notre professeur à Charleville, a bouleversé les débuts de nos vies de marionnettistes : il nous a engagées en tant qu’interprètes dans le spectacle « Ramayana », qu’il allait mettre en scène en Suède et en Thaïlande avec des marionnettes d’inspiration « Bunraku » (jeu à vue) et de grandes figures plates (jeu caché derrière des écrans). Les répétitions et les tournées ont duré une année et nous ont emmenées de Stockholm à Bangkok, puis à Tokyo, Nagoya et Sapporo, à Dresde, à Athènes, de nouveau à Stockholm, puis à Paris à la Maison des Cultures du Monde. Commencer le métier de marionnettiste avec cette ouverture sur le monde, un projet d’une telle force et un grand maître de la marionnette a été et reste une aventure artistique et de vie inoubliable.
De retour à Mougins, nous avons créé notre premier spectacle, une pièce populaire : « Les trois mousquetaires » d’Alexandre Dumas.
Six années plus tard, la ville de Cannes, nous a proposé un local à Cannes, une ancienne usine à chaussures, où nous avons déménagé provisoirement jusqu’à la signature d’une convention entre la compagnie et la ville en 1997.
Après la création «  Les trois mousquetaires », Greta a abandonné le jeu pour entamer un long parcours personnel, mettant toute son énergie, sa disponibilité et son esprit au service de la conception et de la construction des marionnettes et de leur espace scénique ; les arts plastiques n’ont cessé de nourrir ses recherches, lui offrant, au fil des nouveaux projets d’Arketal, des langages visuels toujours renouvelés. Sylvie a abandonné la construction et a commencé à prendre des cours de théâtre et de voix avec le Roy Hart pour développer son jeu d’interprète-marionnettiste. François Boulay est parti au Danemark.

Notre force de création venait de cette tension entre la matière visuelle des figures et la matière textuelle, et du poids des histoires que nous portions. Nous avons donné voix et corps aux formes silencieuses. L’objet-marionnette est un corps matérialisé, un corps mouvement, un corps parole, un corps souffle, une pensée, un chemin intérieur à projeter, un corps à partager avec le manipulateur. Le texte, la marionnette, le mouvement, le corps, tout participe à « un engrenage au service de l’imaginaire ».